Édition du jeudi 18 décembre 2014
Nouvelle carte de l'éducation prioritaire : les craintes demeurent
La ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a révélé hier la nouvelle carte, très attendue, du réseau d’éducation prioritaire. Avant même d’être annoncée, cette carte a provoqué de nombreux mouvements de protestation chez les enseignants et les parents d’élèves des écoles pressenties comme devant sortir du réseau.
La ministre a rappelé la philosophie de cette réforme devant la presse, hier : « Plutôt que de distribuer aveuglément les moyens, nous allons prendre en compte les difficultés sociales et donner plus à ceux qui les cumulent. » Des critères définis par le ministère comme plus « objectifs » qu’auparavant ont été définis : nombre d’élèves, revenus moyens des familles, niveau de pauvreté de la commune… Les ZEP (zones d’éducation prioritaire) disparaissent et laissent place aux REP (réseaux d’éducation prioritaire) et REP+, qui bénéficieront de moyens supplémentaires (classes réduites, travail en petits groupes, moyens numériques, salaire augmenté pour les enseignants, etc.).
Selon les chiffres donnés hier, il y aura à la rentrée 2015 1089 « réseaux » constitués à partir des collèges et incluant les écoles de leur secteur. Selon la ministre, environ 200 collèges sont sortis du système mais « autant y sont rentrés ». Il y a en effet un rebattage des cartes à l’échelle de tout le territoire, non seulement dans le zonage de l’éducation prioritaire mais également dans le nombre d’enseignants affectés. Celui-ci a été décidé en fonction d’un double critère : le classement social des collèges, et la pression démographique, c’est-à-dire l’augmentation du nombre d’élèves. Les académies de Versailles (+ 309 postes), Créteil (+ 398), Lyon (+ 208) ou Lille (+ 102) sont les mieux loties, quand Dijon ou Caen n’auront pas de postes supplémentaires, voire se verront retirer des postes d’enseignants.
Ce jeu de « vases communicants » – la ministre a expliqué qu’elle souhaitait faire jouer la « solidarité entre les territoires » – est pourtant loin de satisfaire tout le monde. Car de nombreuses écoles sont sorties du réseau alors que, selon les enseignants et certains élus locaux, elles sont aussi pauvres qu’avant.
Il y a à cela une explication : la sélection du ministère ne concerne que les collèges. Lorsqu’un collège sort du réseau, les écoles communales qui en dépendent en sortent, aussi, automatiquement. Or, il peut arriver qu’un collège, par exemple, voie un développement de la mixité sociale en son sein, sans pour autant que les écoles du quartier suivent la même trajectoire. Dans ce cas, le collège « sort » du réseau… et les écoles aussi, bien qu’elles restent, elles, toujours aussi pauvres.
Par ailleurs, des écoles, bien que situées sur un quartier reconnu prioritaire par la politique de la ville, n'ont pas de collège sur ce même quartier, et ne sont donc pas reconnues REP. Le cas s'est posé dans de nombreuses communes suscitant incompréhension et protestation. Comme les écoles du quartier des Grésilles à Dijon où la ministre a prévu de pallier à cela par la signature de convention « réussite pour tous », qui doit permettre de maintenir des moyens.
Le syndicat d’enseignants FSU a dénombre hier plus d’un demi-millier de ces écoles « orphelines », sur tout le territoire.
C’est au printemps prochain, lorsque vont être officiellement annoncées les fermetures de classe pour la rentrée prochaine, que pourraient devenir visibles et concrètes les conséquences de cette réforme.
Accéder à la carte des nouveaux réseaux d’éducation prioritaire.
La ministre a rappelé la philosophie de cette réforme devant la presse, hier : « Plutôt que de distribuer aveuglément les moyens, nous allons prendre en compte les difficultés sociales et donner plus à ceux qui les cumulent. » Des critères définis par le ministère comme plus « objectifs » qu’auparavant ont été définis : nombre d’élèves, revenus moyens des familles, niveau de pauvreté de la commune… Les ZEP (zones d’éducation prioritaire) disparaissent et laissent place aux REP (réseaux d’éducation prioritaire) et REP+, qui bénéficieront de moyens supplémentaires (classes réduites, travail en petits groupes, moyens numériques, salaire augmenté pour les enseignants, etc.).
Selon les chiffres donnés hier, il y aura à la rentrée 2015 1089 « réseaux » constitués à partir des collèges et incluant les écoles de leur secteur. Selon la ministre, environ 200 collèges sont sortis du système mais « autant y sont rentrés ». Il y a en effet un rebattage des cartes à l’échelle de tout le territoire, non seulement dans le zonage de l’éducation prioritaire mais également dans le nombre d’enseignants affectés. Celui-ci a été décidé en fonction d’un double critère : le classement social des collèges, et la pression démographique, c’est-à-dire l’augmentation du nombre d’élèves. Les académies de Versailles (+ 309 postes), Créteil (+ 398), Lyon (+ 208) ou Lille (+ 102) sont les mieux loties, quand Dijon ou Caen n’auront pas de postes supplémentaires, voire se verront retirer des postes d’enseignants.
Ce jeu de « vases communicants » – la ministre a expliqué qu’elle souhaitait faire jouer la « solidarité entre les territoires » – est pourtant loin de satisfaire tout le monde. Car de nombreuses écoles sont sorties du réseau alors que, selon les enseignants et certains élus locaux, elles sont aussi pauvres qu’avant.
Il y a à cela une explication : la sélection du ministère ne concerne que les collèges. Lorsqu’un collège sort du réseau, les écoles communales qui en dépendent en sortent, aussi, automatiquement. Or, il peut arriver qu’un collège, par exemple, voie un développement de la mixité sociale en son sein, sans pour autant que les écoles du quartier suivent la même trajectoire. Dans ce cas, le collège « sort » du réseau… et les écoles aussi, bien qu’elles restent, elles, toujours aussi pauvres.
Par ailleurs, des écoles, bien que situées sur un quartier reconnu prioritaire par la politique de la ville, n'ont pas de collège sur ce même quartier, et ne sont donc pas reconnues REP. Le cas s'est posé dans de nombreuses communes suscitant incompréhension et protestation. Comme les écoles du quartier des Grésilles à Dijon où la ministre a prévu de pallier à cela par la signature de convention « réussite pour tous », qui doit permettre de maintenir des moyens.
Le syndicat d’enseignants FSU a dénombre hier plus d’un demi-millier de ces écoles « orphelines », sur tout le territoire.
C’est au printemps prochain, lorsque vont être officiellement annoncées les fermetures de classe pour la rentrée prochaine, que pourraient devenir visibles et concrètes les conséquences de cette réforme.
Accéder à la carte des nouveaux réseaux d’éducation prioritaire.
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